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Luc Estang

Luc Estang (1911-1992), né Lucien Bastard, fut romancier, journaliste, essayiste et poète.

Après des études menées dans des institutions religieuses, il s'installe à Paris où il mène une vie alternant les périodes de chômage et de travail dans une compagnie d’assurances.
Il trouve ensuite plus de stabilité en entrant comme journaliste, critique de cinéma, en 1934 à La Croix et en s’affirmant comme intellectuel catholique. Il se marie en 1939 à Suzanne Bouchereau-Boisgontier, puis devient le directeur littéraire de La Croix de 1940 à 1955. Pendant l’Occupation, il suit son journal en zone libre, à Limoges, et prend part à la Résistance. De 1946 à 1951, il siège au Conseil du Syndicat des journalistes français (SJF-CFTC).

C'est par le journalisme qu'il vient à la littérature. Il publie tout d'abord des œuvres de poésie, dès 1938 (Cahiers du Sud n°210) et collabore au groupe littéraire du Beau navire qui partage ses préoccupations métaphysiques et religieuses. Ses premiers romans, plongées réalistes dans les mœurs humaines, sont mis à l'index par les institutions catholiques, le contraignant alors à quitter le journal La Croix. À partir de 1956, il collabore au Figaro littéraire, à diverses revues, ainsi qu’à des émissions radiodiffusées, et intègre le comité directeur des éditions du Seuil. Le Grand prix de littérature de l'Académie française (1962) et le prix Guillaume-Apollinaire (1968) lui sont décernés pour l'ensemble de son œuvre. Celle-ci comporte au final : 12 recueils de poésie, 14 romans et 6 essais.

Se détachant clairement de la valorisation d'une morale nationaliste et religieuse, Estang place le spirituel et la liberté humaine au centre de l’appréciation littéraire. Il donne place à une transcendance affranchie de tout dogmatisme ou de toute orthodoxie. Cette attitude progressiste lui offre également de décliner, en une cinquantaine de sonnets, les charmes corporels de l'amour, dans la section nommée Blason du recueil Corps à cœur (Ed. Gallimard, 1982). Dans une langue exigeante, mêlant érudition et modernité, sont donnés ici à lire un choix érotique de cette première section de l'ouvrage. Le poème "Que l'angélisme ne soit pas mon fort...", extrait de la seconde section du recueil, permet quant à lui de prendre la mesure de sa philosophie de l'Éros.

Ses textes

Cou
Cuisses
Delta
Dos
Jambes
Langue
Le nommerai-je ?
Pouls
Que l'angélisme ne soit pas mon fort...
Reins
Seins
Ventre