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À fleur de toi sentir battre ton pouls
me trouble plus qu'un ballet d'hippocampes
dans l'aquarium où je les vis debout
caracoler tels cheveux qui se campent.

Au bleu du poignet j'écoute les coups
du sang, le galop du cœur, sur la hampe
du bras, à la saignée un jusant doux
s'épanche et je vois s'étoiler ta tempe.

Là-contre à toutes veines le repos
de ma propre tempe émeut ce tempo
comme un essoufflement feutré de forge.

Où ton pouls est-il le plus provocant ?
Je te le prendrais, vampire, à la gorge
et nous ferais deux cœurs communicants.
© Luc Estang
Sonnet n° XXV, in recueil Corps à cœur (Ed. Gallimard, 1982), section 1 : Blason.