Que l'angélisme ne soit pas mon fort...
Luc Estang
Que l'angélisme ne soit pas mon fort
m'éloigne aussi bien du dévergondage,
même en faisant le blason de ton corps
je n'ai pas fait d'amour libertinage.
Je laisse à Sade à Masoch et consorts
les sombres plaisirs de corps aux outrages.
J'aime corps et âme et dans leur accord
ne sais lequel tient l'autre en esclavage.
La chair après le festival des sens
est triste si l'esprit en fut absent
qui peine à la reconnaître avilie.
Présent il sublime un bonheur naïf
tel que d'en être frustré l'humilie
au corps à cœur dont il reste captif.
m'éloigne aussi bien du dévergondage,
même en faisant le blason de ton corps
je n'ai pas fait d'amour libertinage.
Je laisse à Sade à Masoch et consorts
les sombres plaisirs de corps aux outrages.
J'aime corps et âme et dans leur accord
ne sais lequel tient l'autre en esclavage.
La chair après le festival des sens
est triste si l'esprit en fut absent
qui peine à la reconnaître avilie.
Présent il sublime un bonheur naïf
tel que d'en être frustré l'humilie
au corps à cœur dont il reste captif.
© Luc Estang
Sonnet n° XCI, in recueil Corps à cœur (Ed. Gallimard, 1982), section 2 : Malamour.
Sonnet n° XCI, in recueil Corps à cœur (Ed. Gallimard, 1982), section 2 : Malamour.