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Puisses-tu par moi n'avoir jamais mal aux lombes
et toujours supporter mon pesant de désir
lorsque ma main te cabre et te cambre à loisir
comme d'un semeur de vent au creux d'une combe.

Et comme un moissonneur de tempête succombe
à bout de souffle en même temps que de plaisir
c'est là que je serais en passe de gésir
[dormeur du val > italique] bercé dans la plus tiède tombe,

si j'avais la maîtrise et du temps et du lieu.
Je me reposerais ainsi qu'un demi-dieu
de m'être fait sourcier assoiffé de ta vie.

… Tandis que j'exaltais cette chute de reins
et qu'y rêvant j'en entretenais mon envie
elle m'assène un coup qui me casse les miens !
© Luc Estang
Sonnet n° XLIII, in recueil Corps à cœur (Ed. Gallimard, 1982), section 1 : Blason.