Tu reviens sur le dos. Je redescends ton corps
comme allégorisé, fleuve voluptuaire
pactole que j'embrasse et que je brasse encor
dans son lit confondus la source et l'estuaire.
Ce delta dont un doux varech couvre les bords
recèle un creux d'eu vive, une fente vulvaire,
fontaine de jouvence, embouchure, sabord
d'où le dictame sourd avec l'électuaire.
Ton nectar, il n'est vin de vigne ou jus de fruit
succulents à pouvoir se comparer à lui,
même les dieux le préféraient à l'ambroisie.
Ta chair profonde enfin monte comme la mer
écumeuse au-devant d'une terre choisie
et je m'y engloutis dans un flux doux-amer.
comme allégorisé, fleuve voluptuaire
pactole que j'embrasse et que je brasse encor
dans son lit confondus la source et l'estuaire.
Ce delta dont un doux varech couvre les bords
recèle un creux d'eu vive, une fente vulvaire,
fontaine de jouvence, embouchure, sabord
d'où le dictame sourd avec l'électuaire.
Ton nectar, il n'est vin de vigne ou jus de fruit
succulents à pouvoir se comparer à lui,
même les dieux le préféraient à l'ambroisie.
Ta chair profonde enfin monte comme la mer
écumeuse au-devant d'une terre choisie
et je m'y engloutis dans un flux doux-amer.
© Luc Estang
Sonnet n° XIX, in recueil Corps à cœur (Ed. Gallimard, 1982), section 1 : Blason.
Sonnet n° XIX, in recueil Corps à cœur (Ed. Gallimard, 1982), section 1 : Blason.