Catherine Des Roches
Originaires d'Anjou, Catherine Des Roches (~ 1545-1587) défendit, comme sa mère Madeleine, la cause féminine et les belles lettres. Catherine refusa de se marier pour pouvoir se consacrer à ses travaux intellectuels et elle avait coutume de dire, que la mort même ne pourrait point la séparer de sa mère. Elle mourut d’ailleurs de la peste le même jour que celle-ci.
Durant les années 1560 à 1570, les Dames des Roches connaissent des difficultés, leurs propriétés ayant partiellement détruites au cours des guerres civiles. Cependant, en 1570, elles fondent un cercle littéraire à Poitiers, cercle qui réunit bientôt les beaux esprits de la région, comme le poète Jean-Antoine de Baïf et bien d'autres qui célèbreront, entre autre, les charmes de Catherine.
L'été 1577, leur désir d'être mieux connues les conduit à composer des poèmes en l'honneur d'Henri III, de Louise de Lorraine et de Catherine de Médicis. C'est sans doute à cette époque également que Catherine compose sa Mascarade des Amazones et sa Chanson des Amazones, ce mythe étant l'un des thèmes favoris des divertissements de cour. Les Dames des Roches publient ces poèmes dans la première édition de leurs Oeuvres, chez le libraire parisien Abel l'Angelier en 1579. Cette édition est rapidement suivie d'une seconde avec de nouvelles pièces.
Lors des Grands Jours de Poitiers du 10 septembre au 18 décembre 1579, durant lesquels les parlementaires parisiens fréquentent leur salon, Étienne Pasquier entrevoyant une puce sur le sein de Catherine, propose qu'elle et lui écrivent chacun un poème en hommage à cette puce. Leurs poèmes figurent en tête du recueil collectif de La Puce de Madame des Roches, publié trois ans plus tard. Suivent encore deux autres volumes des dames poitevines : Les secondes Œuvres de Mesdames Des Roches (1583) et les Missives.
Madeleine et Catherine des Roches encouragent les femmes à écrire et surtout oser publier, malgré les obstacles. Disciples enthousiastes de Ronsard, elles s'essaient à la plupart des genres poétiques et également littéraires (dialogues, lettres, tragi-comédie, traductions…). La poétique amoureuse de Catherine révèle également un esprit contestataire nouveau. Elle y fait notamment la critique des arguments justifiant la réalisation du désir masculin.