Pierre Ronsard
Pierre de Ronsard (1524-1585) s'est essayé à presque tous les genres : une oeuvre foisonnante (plus de 20 recueils) dans un style novateur du point de vue poétique et musical, tout en utilisant à loisir la mythologie antique. Admiratif des oeuvres de Clément Marot, il s'était donné comme défi de devenir l'égal de ce dernier.
Il fût élevé dans le culte des arts et des lettres et son père fit jouer ses relations pour le faire entrer - à l'âge de 12 ans - comme Page à la Cour. Il découvre Virgile et Horace et commence par les imiter en écrivant des vers en latin, puis décide de tenter d'écrire en français. Il pillera d'ailleurs certains auteurs de l'époque, comme Jean Second, en les traduisant sans les nommer...
En 1545, il rencontre à la Cour une jeune fille de treize ans : Cassandre Salviati. Aussitôt rencontrée, aussitôt disparue, la jeune Cassandre va devenir l'être inaccessible dont il célébrera l'amour platonique dans des sonnets, intitulés Amours (1552) ou Amours de Cassandre.
En 1547 il entame pour plus de cinq ans l'enseignement de Jean Dinemandi dit Dorat, poète et humaniste. C'est là qu'il trouvera tous ceux qui formeront avec lui la Pléiade : Joachim du Bellay, Etienne Jodelle, Jacques Peletier du Mans, Pontus de Tyard, Jean Antoine de Baïf et Rémy Belleau. De ces amitiés sortira notament le Livret de Folastries (Paris, chez la veuve Maurice de la porte, 1553) suite à un banquet bien arrosé après la représentation de la Cléopatre captive de Jodelle.
En 1550, Ronsard publie les Odes qui le hissent au premier rang des poètes de l'époque. Le roi Charles IX devint son protecteur et le nomme poète officiel de la Cour. Ronsard est alors surnommé le "prince des poètes" et joui d'une grande renommée. En 1555, il s'éprend de Marie Dupin, une jeune paysanne angevine. Pour elle, il composera "des poèmes simples et clairs", la Nouvelle Continuation des Amours (1556) ou Amours de Marie.
A la mort de Charles IX (1574), Ronsard perd le titre de poète officiel au profit de Philippe Desportes. Il se retire en Touraine où il rencontre la jeune Hélène de Surgères, "cette beauté aussi remarquable par son esprit que par sa vertu" écrira-t-il, fille d'honneur de Catherine de Médicis. Il écrira 130 sonnets lui déclarant son amour : Sonnets pour Hélène, et à travers elle, les dédie à une image mythique de la femme, car l'amour, même quand il renvoie à une expérience personnelle, est d'abord chez Ronsard un thème littéraire. Cette envolée lyrique, teintée d'épicurisme, sont les derniers feux du poète.
" Or' que Jupin époint de sa semence
Hume à longs traits les feux accoutumés,
Et que du chaud de ses reins allumés
L'humide sein de Junon ensemence, "
(In Amours - 1552)
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Bonus web :
Baisers cochons à la manière de Ronsard
par Marco Polo
Ses textes
AubadeCes flots jumeaux de lait...
Foutez Bouches, Culs...
Gaïté
Ha, seigneur Dieu...
Hymne à la Nuit
Je veux mourir pour tes beautés...
Lance au bout d'or...
Maîtresse, embrasse-moi...
Mignonne, allons voir si la rose...
Ode à sa Maîtresse
Petit nombril...
Quand en songeant ma follâtre...
Tu te moques, jeune ribaude...
Une beauté de quinze ans...
Ô merveillette fente...