Anne Théroigne
Fille de paysans belges, née Anne-Josèphe Terwagne (1762 – 1817), elle est élevée par différentes tantes à partir de l'âge de cinq ans, suite au décès de sa mère, puis dans un couvent. À douze ans elle rentre chez son père, qui s'est remarié, et deux ans plus tard, en mésentente avec sa belle-mère, elle s'enfuit pour devenir vachère servante dans une maison bourgeoise.
À 17 ans, elle est remarquée par une femme du monde d'origine anglaise qui en fait sa dame de compagnie. Après avoir vécu à Paris, celle-ci l’emmène à Londres où elle tente alors une carrière de chanteuse et où elle connaît des aventures multiples avec des officiers et des nobles. Alors qu’elle se trouve à Naples pour un tour de chant, elle apprend la convocation des États généraux par Louis XVI.
Elle se jette alors dans la Révolution française en rentrant à Paris dès le 11 mai 1789 et participe à la prise de la Bastille. Elle prend alors le nom d'Anne-Josèphe Théroigne de Méricourt. Le 5 octobre 1789, portant sabre et pistolet, elle est à la tête du cortège qui va à Versailles et y présente les revendications du peuple à Marie-Antoinette. Baudelaire y fait référence dans son poème Sisina. Eugène Delacroix se serait inspirée d'elle pour son tableau La Liberté guidant le peuple.
Surnommée « la Belle Liégeoise », « l'Amazone rouge » ou encore « la furie de la Gironde », elle tient un salon où l'on retrouve notament Siéyès, Camille Desmoulins, Fabre d'Églantine... Fin 1790, endettée, raillée par la presse et les chansonniers, elle s'installe à Liège. Soupçonnée d’y fomenter un complot révolutionnaire, elle est arrêtée en février 1791 et emprisonnée pendant 9 mois. Le peintre Labisse s'est inspiré de cet épisode pour un tableau.
Cette séquestration accroît sa popularité à Paris, où elle se retrouve à nouveau en 1792. S'affirmant nettement républicaine, mais également contre la bourgeoisie qui souhaite que la femme reste au foyer, elle tente de créer une « phalange d'amazones » et participe activement à l'invasion du palais des Tuileries le 10 août 1792.
Accusée de soutenir les Girondins, elle est prise à partie en mai 1793 par des femmes jacobines qui la dénudent et la fessent publiquement, jusqu'à l'intervention de Marat qui fait cesser cette humiliation. Cet acte dégradant et l'impression d'une révolution ratée la précipitent dans la folie, ce qui la sauvera de la guillotine, mais lui vaut d’être internée à l'hôpital de la Salpêtrière pendant les 23 dernières années de sa vie. Elle y refusera tout vêtement, vivant nue.
Les poèmes présentés ici sont issus d'un ouvrage érotique qui porte son nom, bien que l’authenticité n’en est pas établie, publié en 1792 à Paris et qui s’intitule Catéchisme libertin à l’usage des filles de joie et des jeunes demoiselles qui se destinent à embrasser cette profession. On y lit en épigraphe :
" Théroigne au district, aussi bien qu'au bordel,
De ses talents divers a fait l'expérience ;
Par sa langue et son con précieuse à la France,
Son nom va devenir à jamais immortel. "
Ses textes
GaillardiseLa fouteuse infatigable
La première fois
L’outil désiré