Charles Baudelaire
Charles Baudelaire (1821-1867) écrit en 1846 un petit opuscule Choix de maximes consolantes sur l’amour où il esquisse sa démarche amoureuse.
Baudelaire et ses maîtresses
Sarah, la prostituée :
Le jeune Baudelaire, qui mène une vie de bohème au Quartier Latin, entame une liaison avec une prostituée juive du quartier Bréda, nommée Sarah la louchette. Les poèmes qui lui font référence sont : Sarah la louchette, Je t'adore à l'égal de la voûte nocturne, Tu mettrais l'univers entier dans ta ruelle et Une nuit que j'étais près d'une affreuse Juive…
Jeanne Duval, la Vénus noire :
Baudelaire s'embarque vers les Indes en 1841. C’est à cette période (1842) qu'il rencontre la métisse Jeanne Duval (1862-1870) qui tient des rôles obscurs dans un petit théâtre. Jeanne Duval fut une source d’inspiration pour La chevelure, Le serpent qui danse, Une charogne et Le balcon. Parfum exotique, Je t’adore à l’égal de la voûte nocturne, Sed Non Satiata et A une Malabaraise y font également référence. "C’était une fille de couleur, d’une très haute taille, qui portait bien sa brune tête ingénue et superbe, couronnée d’une chevelure violemment crespelée, et dont la démarche de reine, pleine d’une grâce farouche, avait quelque chose à la fois de divin et de bestial." (Théodore De Banville - Souvenirs). Baudelaire fit d'elle l'incarnation de la femme fatale, à la fois ange et démon. Il l'aima durablement malgré leur relation orageuse qui lui apporta d'ailleurs une syphilis qui, elle, ne l'abandonnera jamais…
Marie Daubrun, la belle aux cheveux d'or :
Cette liaison n'empêchera pas cependant Baudelaire de s'éprendre en 1847 de Marie Daubrun (pseudonyme de Marie Bruneau - née en 1827). Elle jouait La Belle aux cheveux d'or au théâtre. Ils eurent une brève liaison, car en fin de compte elle préfèrera Théodore De Banville. Elle fut une source d’inspiration, entre autres, pour L'irréparable, Les Chats, Le Poison, Ciel Brouillé et L’Invitation au Voyage
Madame De Sabatier, la muse angélique :
Puis, de 1852 à 1862, Baudelaire s’éprend de Mme De Sabatier (1822-1890), célébrité mondaine de l’époque surnommée "La Présidente", ainsi qu'en témoigne un poème du nom de Théophile Gautier. Baudelaire la considérera comme "son ange gardien" et lui adressera de nombreux poèmes, dont A une Madone, Tout entière, Que diras-tu ce soir, Confession, Le Flambeau Vivant, Réversibilité, L’Aube Spirituelle, Harmonie du Soir et A Celle qui est trop Gaie (pièce qui fut condamnée pour outrage aux bonnes mœurs lors du procès des Fleurs du Mal). En 1857, il devient son amant pour une nuit, puis se désintéresse d’elle peu à peu. Cantatrice d’une beauté fascinante, elle fut la muse de nombreux artistes : Gustave Flaubert, Gérard de Nerval... Le sculpteur Jean-Baptiste Clésinger expose en 1847 un moulage de son corps intitulé La Femme Piquée par un Serpent.
" Ce n'était pas un temple aux ombres bocagères,
Où la jeune prêtresse, amoureuse des fleurs,
Allait, le corps brûlé de secrètes chaleurs,
Entre-bâillant sa robe aux brises passagères ;"
Où la jeune prêtresse, amoureuse des fleurs,
Allait, le corps brûlé de secrètes chaleurs,
Entre-bâillant sa robe aux brises passagères ;"
(Un voyage à cythère)
Ses textes
Chanson d’après midiEpilogue
J'aime le souvenir...
Je n’ai pas pour maîtresse...
La géante
Le serpent qui danse
Les bijoux
Les promesses d'un visage
Lesbos
Noble femme...
Sed non satiata
À celle qui est trop gaie
À une mendiante rousse