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De moi
dans la diaprée des sens vibrés
anéantie dans l'éclair de la Vie
quand ça clame aux tréfonds
que ça happe
et je n'ai plus qu'à me laisser ramer
subjuger d'algue en fleur
         de fosse pleine

De toi
quand la tempête s'exaspère
et que tu meurs aussi dans ta marée
de hache vive et de brusque mirage
qui te fait trébucher dans mon épaule
et retrouver mes lèvres de liqueur

De nous
dans l'arche conservée des jambes
quand nous ne demandons plus rien
            que l'eau
que nous avons traversé les mervielles
fervents de les connaître tout ensemble.
Et il fait beau d'être ainsi accouplés
accomplis à râler
          chanter l'âme
de ces millions de couples qui se veillent
et brillent fiers de sang
        muets d'arrimer les étoiles
© Francine Caron
in Poèmes de l'amour heureux / Trajectoires
Francine Caron, 15 ans de poésie (Ed. Nard, 1981)