Le poisson-télescope casse des pierres au fond des livres
Et le plaisir roule ces pierres
Comme vont à dos d’âne de très jeunes filles d’autrefois
En robes d'acacia
Le temps est si clair que je tremble qu'il ne finisse
Un coup de vent sur tes yeux et je ne te verrais plus
Déjà tous les récifs ont pris le large
Les derniers reverbères de paille reculent devant les éteigneurs
Auxquels les papillons blancs font un casque de scaphandriers
Ils ne se risqueront pas dans la ville aux grands chardons
Où souffle un vent blond à décorner les lucarnes
J'habite au coeur d'un de ces chardons
Où tes cheveux sont des poignées de portes sous-marines
Des anses à saisir les trésors
Nous pouvons aller et venir dans les pièces frissonnantes
Sans crainte errer dans la forêt de jets d'eau
Nous perdre dans l'immense spath d'Islande
Ta chair arrosée de l'envol de mille oiseaux de paradis
Est une haute flamme couchée dans la neige
La neige de t'avoir trouvée
La descente de lit de loup blanc à perte de vue
Et le plaisir roule ces pierres
Comme vont à dos d’âne de très jeunes filles d’autrefois
En robes d'acacia
Le temps est si clair que je tremble qu'il ne finisse
Un coup de vent sur tes yeux et je ne te verrais plus
Déjà tous les récifs ont pris le large
Les derniers reverbères de paille reculent devant les éteigneurs
Auxquels les papillons blancs font un casque de scaphandriers
Ils ne se risqueront pas dans la ville aux grands chardons
Où souffle un vent blond à décorner les lucarnes
J'habite au coeur d'un de ces chardons
Où tes cheveux sont des poignées de portes sous-marines
Des anses à saisir les trésors
Nous pouvons aller et venir dans les pièces frissonnantes
Sans crainte errer dans la forêt de jets d'eau
Nous perdre dans l'immense spath d'Islande
Ta chair arrosée de l'envol de mille oiseaux de paradis
Est une haute flamme couchée dans la neige
La neige de t'avoir trouvée
La descente de lit de loup blanc à perte de vue
© André Breton
in L'air de l'eau (Les Cahiers d’art, 1934)
in L'air de l'eau (Les Cahiers d’art, 1934)