De jeunes hommes avec de jeunes filles portent sur les épaules, dans des corbeilles, le noir raisin et le jettent sur le pressoir. Les hommes seuls foulent les grappes, font jaillir le vin de sa prison, chantent à pleine voix le dieu de la treille, en des hymnes consacrés au pressoir, et admirent la nouvelle liqueur de Bacchus qui frémit dans sa tonne. A peine un vieillard en a-t-il goûté qu'il danse d'un pied mal affermi en agitant ses blancs cheveux. L'aimable vendangeur se glisse d'un pas furtif auprès de la jeune fille accablée de sommeil, dont le beau corps mollement étendu repose à l'ombre du feuillage ; il la sollicite par des caresses prématurées de se rendre traîtresse à l'hymen. Elle ne croit point à ses discours, et il la force contre sa volonté : car Bacchus dans son ivresse joue librement avec le jeune homme.
Le titre n'est pas de l'auteur
in Odes