Dors entre les seins de l’amante soumise,
O vierge au regard d’éphèbe valeureux,
Et que l’Hespérôs nuptial te conduise
Vers le rêve heureux ! (…)
Et certes j’ai couché dans un songe
avec la fille de Kuprôs.
Je t’ai possédée, ô fille de Kuprôs !
Pâle, je servis ta volupté cruelle…
Je pris, aux lueurs du flambeau d’Hespérôs,
Ton corps d’Immortelle.
Et ma chair connut le soleil de ta chair…
J’étreignis la flamme et l’ombre et la rosée,
Ton gémissement mourait comme la mer
Lascive et brisée.
Mortelle, je bus dans la coupe des Dieux,
J’écartai l’azur ondoyant de tes voiles…
Ma caresse fit agoniser tes yeux
Sur ton lit d’étoiles…
Depuis, c’est en vain que la nuit de Lesbôs
M’appelle, et que l’or du paktis se prolonge…
Je t’ai possédée, ô fille de Kuprôs,
Dans l’ardeur d’un songe.
Quelqu’un, je crois, se souviendra
dans l’avenir de nous.
Dans les lendemains que le sort file et tresse,
Les êtres futurs ne nous oublierons pas…
Nous ne craignons point, Atthis, ô ma Maîtresse !
L’ombre du trépas.
Car ceux qui naîtront après nous dans ce monde
Où râlent les chants jetteront leur soupir
Vers moi, qui t’aimais d’une angoisse profonde,
Vers toi, mon Désir.
Les jours ondoyants que la clarté nuance,
Les nuits de parfums viendront éterniser
Nos frémissements, notre ardente souffrance
Et notre baiser.
O vierge au regard d’éphèbe valeureux,
Et que l’Hespérôs nuptial te conduise
Vers le rêve heureux ! (…)
Et certes j’ai couché dans un songe
avec la fille de Kuprôs.
Je t’ai possédée, ô fille de Kuprôs !
Pâle, je servis ta volupté cruelle…
Je pris, aux lueurs du flambeau d’Hespérôs,
Ton corps d’Immortelle.
Et ma chair connut le soleil de ta chair…
J’étreignis la flamme et l’ombre et la rosée,
Ton gémissement mourait comme la mer
Lascive et brisée.
Mortelle, je bus dans la coupe des Dieux,
J’écartai l’azur ondoyant de tes voiles…
Ma caresse fit agoniser tes yeux
Sur ton lit d’étoiles…
Depuis, c’est en vain que la nuit de Lesbôs
M’appelle, et que l’or du paktis se prolonge…
Je t’ai possédée, ô fille de Kuprôs,
Dans l’ardeur d’un songe.
Quelqu’un, je crois, se souviendra
dans l’avenir de nous.
Dans les lendemains que le sort file et tresse,
Les êtres futurs ne nous oublierons pas…
Nous ne craignons point, Atthis, ô ma Maîtresse !
L’ombre du trépas.
Car ceux qui naîtront après nous dans ce monde
Où râlent les chants jetteront leur soupir
Vers moi, qui t’aimais d’une angoisse profonde,
Vers toi, mon Désir.
Les jours ondoyants que la clarté nuance,
Les nuits de parfums viendront éterniser
Nos frémissements, notre ardente souffrance
Et notre baiser.
© Renée Vivien
in Sapho (1903)
in Sapho (1903)