Je ne puis qu’à regret déclarer qui je suis,
Car mon nom, dont aucuns tiennent assez de conte,
Me fait, en y pensant, quasi rougir de honte,
Tant il ressent cela que dire je ne puis.
A qui veut me toucher je donne assez d’ennuis :
J’ai la bouche fort grande, et si bien peu je monte.
Ma lèvre, en sa rougeur, le chaud brasier surmonte,
Et suis noir jusqu’au bord de mon large pertuis.*
La chaleur bien souvent si fièrement m’allume
Qu’elle me fait jeter une baveuse écume,
Blanche, fumeuse, grasse, et coulante au-dehors,
Laquelle, sans cesser, en moi toujours augmente.
Jusqu’à ce que la dame, ou bien quelque servante.
Me mette un chose dur, roide et long dans le corps.
Réponse :
Le pot sur le feu.
* toponyme qui désigne un lieu de passage étroit
cité in La poésie érotique, anthologie réunie par Marcel Béalu (Ed. Seghers, 1971) p.74