Songes-y bien, ma bergère :
Une heure après le lever
De l’étoile de ta mère,
Dans ton réduit solitaire,
Ce soir j’irai te trouver.
La nuit, de crêpes couverte,
Protègera nos plaisirs.
Laisse ta porte entr’ouverte
Au tendre essaim des désirs.
Écarte de mon passage
Tout fer ou marbre inhumain ;
Et, d’un pied discret et sage
Interrogeant le chemin,
Si mon doux péril te touche,
Fais qu’au signal de ma bouche
Je rencontre encor ta main
Pour me guider vers ta couche.
Ciel ! que ce temps si léger
Paraît long, quand on espère !
Le soleil sous l’hémisphère
Ne veut donc pas se plonger ?
Accourez, humides heures
Qui présidez à la nuit :
Répandez sur nos demeures
Ce calme heureux qui vous suit.
Ô fleurs, pressez-vous d’éclore
Pour mes desseins les plus doux ;
Et toi, sommeil que j’implore,
Jusqu’au retour de l’aurore
Assoupis l’œil des jaloux.
Une heure après le lever
De l’étoile de ta mère,
Dans ton réduit solitaire,
Ce soir j’irai te trouver.
La nuit, de crêpes couverte,
Protègera nos plaisirs.
Laisse ta porte entr’ouverte
Au tendre essaim des désirs.
Écarte de mon passage
Tout fer ou marbre inhumain ;
Et, d’un pied discret et sage
Interrogeant le chemin,
Si mon doux péril te touche,
Fais qu’au signal de ma bouche
Je rencontre encor ta main
Pour me guider vers ta couche.
Ciel ! que ce temps si léger
Paraît long, quand on espère !
Le soleil sous l’hémisphère
Ne veut donc pas se plonger ?
Accourez, humides heures
Qui présidez à la nuit :
Répandez sur nos demeures
Ce calme heureux qui vous suit.
Ô fleurs, pressez-vous d’éclore
Pour mes desseins les plus doux ;
Et toi, sommeil que j’implore,
Jusqu’au retour de l’aurore
Assoupis l’œil des jaloux.
in Les Amours - Livre I - Elégie III