J'aime bien que ta main contourne mes cheveux,
Mignardant les flocons de ma tresse crêpée,
J'aime bien que tes yeux d'une œillade assurée
Contemple la blancheur de mon front spacieux ;
J'aime bien que ton bras de son cercle amoureux
Entoure de mon col la neige potelée,
J'aime bien que ta bouche au-dedans altérée,
Suce dessus ma lèvre un baiser savoureux :
J'aime pareillement que ta main ivoirine
Se niche sur le blanc de ma tendre poitrine,
Voire qu'elle découvre à nu mes deux tétins,
D'aimer ces attouchements desquels tu t'autorises,
Relevant par-dessous le blanc de ma chemise
Non non non, je ne saurais contre tous mes desseins.
in Oeuvres Poétiques (Ed. Huguetan - Lyon - 1583)