Quand Monsieur l'avocat vient au logis me voir,
Je dis à mon mary, qui en prend de l'ombrage,
Pour toujours empêcher qu'une jalouse rage
A la fin contre moi ne le puisse émouvoir :
Que Monsieur l'avocat y vient de moi savoir
Le revenu, l'argent, l'honneur, la race et l'âge
D'une certaine dame entrée en son ménage,
Que pour se marier il voudrait bien avoir ;
Si bien que mon mari fort librement nous laisse
Tout bassement parler l'un à l'autre sans cesse,
Croyant qu'un mariage est tout seul notre émoi,
Il ne se trompe pas si grandement qu'il semble,
Car Monsieur l'avocat discourt avec moi
Du mariage aussi de nos deux culs ensemble.
Je dis à mon mary, qui en prend de l'ombrage,
Pour toujours empêcher qu'une jalouse rage
A la fin contre moi ne le puisse émouvoir :
Que Monsieur l'avocat y vient de moi savoir
Le revenu, l'argent, l'honneur, la race et l'âge
D'une certaine dame entrée en son ménage,
Que pour se marier il voudrait bien avoir ;
Si bien que mon mari fort librement nous laisse
Tout bassement parler l'un à l'autre sans cesse,
Croyant qu'un mariage est tout seul notre émoi,
Il ne se trompe pas si grandement qu'il semble,
Car Monsieur l'avocat discourt avec moi
Du mariage aussi de nos deux culs ensemble.
in Oeuvres du Sieur De La Valletrye (1602 - p. 146)