Aimable Godefroy, vous êtes redoutable,
Vos beaux yeux savent l'art d'ôter la liberté.
Ils ont de la douceur, ils ont de la fierté
Et leur brillant éclat n'a rien de comparable.
Le tour de votre esprit parait inimitable,
Qui pourrait se lasser d'admirer sa beauté,
Il est fin, délicat et rempli de bonté,
Et l'on voit dans votre air un charme inévitable.
Mon cœur qui tant de fois se défendit d'aimer,
Connut que malgré lui vous l'alliez enflammer,
Par vos attraits puissants, mon âme fut surprise,
Et je sentis pour vous certain je ne sais quoi,
Que mes brûlants soupirs vous dirent mieux que moi,
Au moment qu'à vos pieds je perdis ma franchise.
in Recueil de poësies par Mme De Lauvergne (Ed. Claude Barbin, 1680, p. 156)