Nuit, des amours ministre et sergente fidele
Des arrêts de Venus, et des saintes lois d'elle,
Qui secrète acompagne
L'impatient ami de l'heure acoutumée,
Ô l'aimée des Dieux ! mais plus encore aimée
Des étoiles compagnes,
Nature de tes dons adore l'excellence :
Tu caches les plaisirs dessous muet silence
Que l'amour jouissante
Donne, quand ton obscur étroitement assemble
Les amants embrassés, et qu'ils tombent ensemble
Sous l'ardeur languissante,
Lors que l'amie main court par la cuisse, et ores
Par les tetins, auxquels ne se compare encore
Nul ivoire qu'on voie,
Et la langue en errant sur la joue, et la face,
Plus d'odeurs, et de fleurs, là naissantes, amasse
Que I'Orient n'envoie.
C'est toi qui les soucis, et les gènes mordantes,
Et tout le soin enclos en nos âmes ardantes,
Par ton présent arrache ;
C'est toi qui rend la vie aux vergers qui languissent,
Aus jardins la rosée, et aus cieux qui noircissent
Les idoles attaches.
Mets, si te plait déesse, une fin à ma peine,
Et donte sous mes bras celle qui est tant pleine
De menaces cruelles,
Afin que de ses yeux (yeux qui captifs me tiennent)
Les trop ardents flambeaux plus brûler ne me viennent
Le fond de mes mouelles.
Des arrêts de Venus, et des saintes lois d'elle,
Qui secrète acompagne
L'impatient ami de l'heure acoutumée,
Ô l'aimée des Dieux ! mais plus encore aimée
Des étoiles compagnes,
Nature de tes dons adore l'excellence :
Tu caches les plaisirs dessous muet silence
Que l'amour jouissante
Donne, quand ton obscur étroitement assemble
Les amants embrassés, et qu'ils tombent ensemble
Sous l'ardeur languissante,
Lors que l'amie main court par la cuisse, et ores
Par les tetins, auxquels ne se compare encore
Nul ivoire qu'on voie,
Et la langue en errant sur la joue, et la face,
Plus d'odeurs, et de fleurs, là naissantes, amasse
Que I'Orient n'envoie.
C'est toi qui les soucis, et les gènes mordantes,
Et tout le soin enclos en nos âmes ardantes,
Par ton présent arrache ;
C'est toi qui rend la vie aux vergers qui languissent,
Aus jardins la rosée, et aus cieux qui noircissent
Les idoles attaches.
Mets, si te plait déesse, une fin à ma peine,
Et donte sous mes bras celle qui est tant pleine
De menaces cruelles,
Afin que de ses yeux (yeux qui captifs me tiennent)
Les trop ardents flambeaux plus brûler ne me viennent
Le fond de mes mouelles.
cité in Pierre De Ronsard - La bouquinade et autres Gaillardises (Fleuret & Perceau - Ed. Bibliothèque des curieux, 1921) - p. 26-27