Alfred Vigny
Alfred de Vigny (1797-1863) a connu une enfance dans la noblesse parisienne sous l'Empire et une jeunesse monotone dans l'armée. La voie de l'écriture s'offre à lui vers 18 ans. Il fréquente assiduement, à partir de 1820, Nodier et Hugo au Cénacle, formant avec eux les chefs de file de l'école romantique. La carrière littéraire de Vigny est lancée, il publie pour la première fois en 1822, explore poésie, roman et théâtre et quitte définitivement l'armée en 1827, pour enchaîner avec succès publications et représentations.
Entre 1835 et 1848, il subit une série d'épreuves (rupture avec sa maîtresse, mort de sa mère, maladie de son épouse). Il s'enferme dans un isolement propice à l'écriture et travaille en particulier à une oeuvre poétique importante (publiée un an après sa mort) : Les Destinées, peinture romantique et sociale de l'Homme, dont la palette se déploie d'un pessimisme radical à l'espoir placé dans Les Lumières.
Lorsqu'il meurt, c'est dans l'indifférence du public, sa dépouille ne fut accompagnée que de quelques romantiques de la première heure, comme Victor Hugo son ami fidèle.
Vigny et les femmes :
Dès l'enfance entouré d'une présence féminine (sa mère, ses tantes, ses cousines), Vigny séduisait beaucoup, mais ses amours furent chaotiques. Les influences de ces différentes expériences se retrouvent dans sa création artistique.
Il rencontre en 1824 Lydia Bunbury (née en 1798), fille d'un riche colon de Guyane anglaise. Il tombe passionnément amoureux et s'unit à elle un an plus tard. Mais de ce mariage tout change. Lydia se révèle en fait très superficielle, elle n'aime ni parler français, ni la littérature, tandis que lui rêve d'une confidente.
Vigny se rapproche alors de l'actrice Marie Dorval (née en 1798). Il l'a déjà rencontrée l'année de son mariage, elle vit dans une roulotte. Vigny a déjà une grande attirance et admiration pour elle. Leur liaison commence en 1831. Une liaison passionnée (Marie interprétera Kitty Bell dans sa pièce Chatterton ) mais aussi une passion houleuse (Vigny est souvent absent et Marie Dorval frivole), passion dont il arrête brutalement le cours en 1838, alors que celle-ci commence à être trop voyante. De plus, sa femme, souvent malade, devient impotente (1848). Il la soigne donc attentivement jusqu'à sa mort en 1862.
Ses textes
La Femme adultèreLes Amants de Montmorency