S’il y avait un paradis,
Vous n’y seriez pas, ô Cécile,
Mais, chez les damnés, les maudits,
Chez ceux qu’un grand désir exile,
Dans l’enfer d’amour et de sang,
Vous rôderiez, sainte bacchante !
Loin de la calme Trinité,
À ces bouches pleines de soufre,
Vous verseriez la volupté
D’un chant qui jouit et qui souffre.
Il n’est pas d’innocents accords,
Il n’est pas de sainte harmonie,
L’extase pénètre les corps
Comme une amoureuse agonie.
Vous n’y seriez pas, ô Cécile,
Mais, chez les damnés, les maudits,
Chez ceux qu’un grand désir exile,
Dans l’enfer d’amour et de sang,
Vous rôderiez, sainte bacchante !
Loin de la calme Trinité,
À ces bouches pleines de soufre,
Vous verseriez la volupté
D’un chant qui jouit et qui souffre.
Il n’est pas d’innocents accords,
Il n’est pas de sainte harmonie,
L’extase pénètre les corps
Comme une amoureuse agonie.
© Anna Noailles
Les éblouissements (1907)
Les éblouissements (1907)