J'avais passé quinze ans...
François Malherbe
J'avais passé quinze ans les premiers de ma vie,
Sans avoir jamais su quel était cet effort,
Où le branle du cul fait que l'âme s'endort,
Quand l'homme a dans un con son ardeur assouvie.
Ce n'était pas pourtant qu'une éternelle envie,
Ne me fît désirer une si douce mort.
Mais le vit que j'avais n'était pas assez fort,
Pour rendre comme il faut une dame servie.
J'ai travaillé depuis et de jour et de nuit,
A regagner ma perte, et le temps qui s'enfuit,
Mais déjà l'Occident menace mes journées,
Ô Dieu je vous appelle, aidez à ma vertu,
Pour un acte si doux allongez mes années,
Ou me rendez le temps que je n'ai pas foutu.
Sans avoir jamais su quel était cet effort,
Où le branle du cul fait que l'âme s'endort,
Quand l'homme a dans un con son ardeur assouvie.
Ce n'était pas pourtant qu'une éternelle envie,
Ne me fît désirer une si douce mort.
Mais le vit que j'avais n'était pas assez fort,
Pour rendre comme il faut une dame servie.
J'ai travaillé depuis et de jour et de nuit,
A regagner ma perte, et le temps qui s'enfuit,
Mais déjà l'Occident menace mes journées,
Ô Dieu je vous appelle, aidez à ma vertu,
Pour un acte si doux allongez mes années,
Ou me rendez le temps que je n'ai pas foutu.
in Oeuvres de François De Malherbe (Ed. A. Adam - Pléiade, 1971 - p. 167)