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Quand je la vois passer 
Mon coeur se ramollit 
Mes nerf entrelacés 
Se tendent 
Je souffre violemment
Mais ne me parlez point 
D'arracher cette dent 
Je bande 
Je n'ai qu'à la r'garder 
Quand sa lèvre est mouillée 
Rire de ses yeux verts Amande 
Noter ses commissions 
Réfléchir au plafond 
En suçant son crayon 
Je bande 

 

Mon corps de supplicié 
La suit chez l'épicier 
Et quand elle passe sa Commande 
Ell' dit d'un ton lascif 
Y me faut d'la lessiv' 
Pour mon petit calcif 
Je bande 
Je la suis à la mess' 
Fasciné par ses tress's 
Ensoleillées pendant 
L'offrande 
À genoux elle prie Dieu 
Si joliment cambrée 
Qu'en plein miséréré
Je bande 

 

Le regard astiqué 
Comme un gazon Anglais 
Quand la belle perçut Friande 
Le douloureux émoi 
QU'ell' provoquait chez moi 
Ell' dit c'est donc pour moi 
Qu'tu bandes 
Et la divine enfant
M'accorda sur le champ 
Son petit animal Sauvage 
Ell' vint sur mes genoux 
Tel un ascenseur fou 
Pour subir les derniers 
Outrages 

 

Bien que désemparé 
Par ces instincts si bas 
Guidés par mes coupables glandes 
Hélas monsieur l'curé 
Rien quà vous confesser 
Tous mes pauvres pêchés
Je bande 
Mon fils je vous avoue 
Qu'il m'est très dur de vous 
Tancer de trop de réprimande 
Vous décrivez si bien 
L'objet de votre amour 
Que voilà qu'à mon tour
Je bande

© Pierre Perret

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Album : Chansons éroticoquines, 1995