L'avoir à cœur
Gabriel Franceschini
À pique, à trèfle ou à carreau,
Pour cette main en rouge et noir,
À la belote ou au tarot,…
Je paierais beaucoup pour voir.
Je couperais bien cette dame,
Même en allant à la bataille,
Quitte à me mettre sur la paille,
Si ma pioche est bien sous la femme.
Menteur, Pouilleux ou Sot l’y laisse,
J’abattrais bien toutes mes cartes,
Sans oser penser qu’elle écarte
Tous ses gros atouts, la diablesse !
J’accepterais d’être capot,
De perdre avec un carré d’as,
Si rien qu’un soir d’un peu d’audace,
Je pouvais caresser sa peau ;
Et tenter de passer ma longe,
Valet, dame, as, roi, tout à cœur
Mais lui laisser le pli vainqueur,
Pour qu’elle voit à quoi je songe…
Et puis tant pis, faire tapis !
© Gabriel Franceschini
2014
2014