J'écris pour le plaisir des sonnets à la menthe,
D'une langue poivrée où fleurent mes travers.
J'écris pour quelque enfant, aveugle mais pervers,
Louchant de tous ses doigts sur la nacre dormante.
J'écris pour ce puceau que la viande tourmente,
Amoureux d'une main, l'autre effeuillant mes vers.
J'écris pour un parmi nos vieux beaux les plus verts,
Qui prononce « maman » ces mots doux : « mon amante ».
J'écris pour l'insomniaque aux yeux poissés d'ennui
Que rive à son judas tel démon de minuit,
Guettant (sait-on jamais ?) l'heur d'un mien clair de lune.
À l'esthète j'écris comme à certain cochon,
Sans donner à choisir entre deux choses l'une :
Fantasmer sur mon sein, ou bander au nichon.
D'une langue poivrée où fleurent mes travers.
J'écris pour quelque enfant, aveugle mais pervers,
Louchant de tous ses doigts sur la nacre dormante.
J'écris pour ce puceau que la viande tourmente,
Amoureux d'une main, l'autre effeuillant mes vers.
J'écris pour un parmi nos vieux beaux les plus verts,
Qui prononce « maman » ces mots doux : « mon amante ».
J'écris pour l'insomniaque aux yeux poissés d'ennui
Que rive à son judas tel démon de minuit,
Guettant (sait-on jamais ?) l'heur d'un mien clair de lune.
À l'esthète j'écris comme à certain cochon,
Sans donner à choisir entre deux choses l'une :
Fantasmer sur mon sein, ou bander au nichon.
© Loïse Margency
28.05.2000, recueil : Rose, ma chère.
28.05.2000, recueil : Rose, ma chère.