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René Cloitre

Né en août 1940, dans « ce pays du Léon où l’Eglise et les recteurs régnaient en maîtres » et où l’Atlantique et la Manche « unissent leurs eaux », René Cloitre a préféré en retenir « la beauté des côtes sauvages » et toute la magie des lieux.

L’école lui ouvre les portes de la lecture et des «royaumes de l’imagination». L’influence d’un instit Freinet conforte « ce goût de la liberté et de l’indépendance qui me faisait courir sur les grèves et dans les rochers et que je retrouve aujourd’hui dans la mise en page de mes poèmes. Mes mots courent dans toute la page, s’emparent d’elle, comme enfant je m’emparais de la grève entière, en toute liberté. ».

Après un intermède carcéral (pensionnat dans un collège privé des plus austères), René Cloitre retrouve le bonheur de l’écriture et le plaisir de la lecture avec la découverte de la littérature moderne au Lycée, puis des études de Lettres à l’Université (interrompues par la guerre d’Algérie).

Commence alors, à Rennes, l’enseignement au lycée puis à l’Université de Haute-Bretagne (1970 à 1974) et, après quelques années à cultiver le mal-être et l’alcool, un déclic se produit le 19 septembre 1978 :  « j’attends mon fils sur le parking du Champ de Mars en plein centre de Rennes. Et, seul dans ma voiture, je lance des mots sur le papier. Quatre pages A4, folles, intitulées Naufrage. Un appel à la mort. Et c’est là qu’est née ma vocation poétique. »

Depuis, René Cloitre ne cesse plus d’écrire : « des poèmes noirs d’abord, puis, l’abcès crevé, naîtront des poèmes qui diront l’amour de la Vie et les travaux et les jours. ». De 1986 à nos jours, une vingtaine de recueils sont sortis de sa plume. La librairie L'Encre de Bretagne publie régulièrement certains de ses ouvrages. Il a reçu le Grand Prix de Poésie des Ecrivains de l'Ouest en 2001 pour Si on allait en ville.

 

Ses mots « partent du noir vers la lumière », dans un « langage simple », revendiqué, pour privilégier «  les images et la musique des mots » : tout ingrédients qui importent selon lui en poésie. Ses poèmes chantent la vie quotidienne et sont « comme une sorte d’arrêt sur image ».
 
Sans être spécialement porté sur la poésie érotique, René Cloitre reconnaît que « la femme est souvent source d'inspiration. » C'est le cas en particulier dans Jardins lutins Jardins câlins (1990) et Deux sous d’amour (2007), recueils dont sont extraits les quelques poèmes ici proposés à la lecture.

 

 


Ses textes

Au clair de la lune
Bourgeons de Saint-Valérien Le fruit n'est pas loin
En septembre c'est l'après-midi Qu'on boit sur l'amie
L'hiver est souvent là à la saint nicholes
Neige de la Sainte-Isabelle Fait la fleur belle
Pâques marines