Michelle Meyer est née à Rennes en 1941.

"J'avais six ans quand j'ai dit à ma grand-mère catastrophée, que je voulais être poète. Face à la peine que je lui fis, j'ajoutais "Comme Hugo". Elle s'en ouvrit à son fils, médecin, qui haussa les épaules : on ne pouvait tenir compte de ce que dit une gamine. J'en conclus que je ne dirai plus rien, mais je serai poète quand même."

Après avoir été professeur de lettres-histoire à Mulhouse jusqu'en 1978, parallèlement à desactivités journalistiques au quotidien L'Alsace ; elle créé en 1971 à Strasbourg, l'association culturelle Prospective 21.  Elle s'y consacre à l’édition d’écrivains et de poètes, mais aussi à la rencontre du public par de l’animation dans les écoles et lycées, des conférences et de la lecture publique, jusqu'en 2016.

Michelle Meyer est l’auteure d’une trentaine d'ouvrages (récits, romans, poèmes, anthologies, essais, nouvelles), plusieurs fois primés. Elle a aussi publié régulièrement des poèmes et articles littéraires, dans des journaux, revues et ouvrages collectifs.

Dans le domaine qui nous intéresse, l’érotisme, celui-ci est, chez Michelle Meyer, inséparable de l'amour et y révèle un désir puissant, épris de liberté. Oscillant entre le besoin de l'autre et celui de s'affirmer, la température érotique des textes est variable, mais connaît des périodes d'ébulittion revendiquées. On citera les recueils de poèmes : Les imageries (1970), Nouvelle Bilitis (1979), Ni Ève ni Vénus (1980), Chansons bluettes (1987), Noces marines (1997), Le Jeu triangulaire (2007), ainsi qu'un conte rabelaisien : La Sulfureuse Alésia et Vert Bouteille dans le temple de la bière et du chou (2005). Plusieurs de ces ouvrages sont illustrés par Ergon.

 

Son dernier recueil de poésie (2010), Voluptés, rassemble ses écrits les plus érotiques. Son premier, Les Imageries avait obtenu le Prix Découverte Poésie : "ce n'est que plus tard que je me rendrai compte qu'il contenait ce qui sera mes deux sources d'inspiration, l'engagement et l'érotisme." dit-elle. Engagement et érotisme se rejoignent, Michelle Meyer cite d'ailleurs volontier Wilhelm Reich, auteur marxiste de La lutte sexuelle des jeunes (1932), qui fait du renversement du capitalisme la condition préalable à la libération sexuelle. Elle s'est personnellement engagée pour les droits des femmes et le pacifisme, en tachant toujours, au delà de ses convictions, d'être à l’écoute du monde.