Guy De Maupassant (1850-1893) est un élève indiscipliné qui chante le bonheur des amants, il est renvoyé du cloître d'Yvetot où sa mère l'avait inscrit, lieu qu'il décrit dans une de ses lettres comme "un couvent triste où règnent les curés, l'hypocrisie, l'ennui... et d'où s'exhale une odeur de soutane qui se répand dans toute la ville." À seize ans, il fait l’amour pour la première fois. Les deux attirances de l’adolescent sont la femme et l’eau, un point commun avec son contemporain Hugo.

 

Très vite "couvert de femmes", Maupassant ignore l’amour sentiment, rejette le mariage, ne cessant de prôner le célibat, les liaisons passagères et se déclare contre tout attachement qui pourrait créer un lien de dépendance. Il profite de la vie, de l'amour physique et de sa vigueur poétique et sensuelle. En voyage en Suisse en 1877, Flaubert raconte : " Il s'est arrêté en route pour aller au bordel à Vesoul, quel drôle de pistolet ! " - Certaines des lettres de sa correspondance donnent à penser qu'il ne se privait pas non plus en soirées libertines...

La liste de ses amantes est longue :
- Gisèle d'Estoc, lesbienne, écrivain et sculpteur
- La Comtesse Potocka, excentrique indépendante
- Hermine Lecomte de Noüy, au salon réputé
- Marie Kahn et sa sœur Mme Cahen d'Anvers
- Joséphine Litelmann, donneuse d'eau (dont il eut 3 enfants)
- moultes inconnues et filles de joie...

"Je suis une espèce d'instrument à sensations (…) J'aime la chair des femmes, du même amour que j'aime l'herbe, les rivières, la mer..." 
(Lettre à Gisèle d'Estoc, janvier 1881)

Ses poèmes érotiques ont été notamment réunis en 1993 par ARLEA (Collection "Les licencieux") sous le titre : Cahier d'amour.

On trouve aussi de sa plume (et semble-t-il avec la collaboration de Flaubert) une pièce de théâtre nommée À la feuille de rose, maison turque, sorte de farce pornographique qui narre les aventures d'un jeune couple de bourgeois provinciaux qui s'imaginent passer leur nuit de noces dans un hôtel, alors qu'il s'agit d'un lupanar animé par les thèmes favoris du Marquis de Sade. Le maître des lieux leur fait croire que les prostituées qui défilent sont les femmes de l'ambassadeur de Turquie. Elle fut représentée en avril 1875 dans l’atelier des peintres Becker et Leloir.

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