Ah ! Je le savais bien...
Etienne Jodelle
Ah ! Je le savais bien qu'elle a la fesse molle,
La paillarde qu'elle est, et que mon vit batteur
A son con effondré ne ferait point de peur !
Con qui va distillant une moiteuse colle,
Que te sert-il d'user de si prompte bricole,
D'un mouvement paillard et d'un soupir trompeur,
Témoignant que mon vit lui muguette le coeur ?
Mon vit vague dedans comme en une gondole !
C'est une étable à vits, et tout vit passager
Quelque gros train qu'il ait, au large y peut loger,
Et n'est pas bien reçu s'il a petit bagage ;
Et pour parler au vrai des honneurs de son con,
Il est aussi dolent, sans un vit de ménage,
Qu'un aveugle egaré qui n'a point de bâton.
in La priapée (1560)
cité in Soleil du soleil, anthologie du sonnet français de Marot à Malherbe (Jacques Roubaud, Ed. Gallimard, 1999)
cité in Soleil du soleil, anthologie du sonnet français de Marot à Malherbe (Jacques Roubaud, Ed. Gallimard, 1999)