Les massifs du jardin forment un vert rideau ;
Les nids chantent là-haut dans le platane et l'orme ;
Un militaire passe en son bel uniforme
Et lorgne la nourrice et son hurlant fardeau.
L'onde peut se tarir dans la vasque, un jet d'eau
Peut s'épuiser... Jamais un tel sein, globe énorme,
Ne manquera de lait, et, pour que l'enfant dorme,
C'est en vain qu'elle chante à mi-voix l'enfant do.
Pour qu'il s'apaise, il faut lui mettre entre les lèvres
Le bout charnu d'où sort un nectar merveilleux ;
Et devant ce régal, ô soldat, tu t'enfièvres !
L'enfant bave et sourit, et toi, silencieux,
Sur ce banc que la Ville a peint en vert-olive,
Avec peine à ton tour tu retiens ta salive.
Les nids chantent là-haut dans le platane et l'orme ;
Un militaire passe en son bel uniforme
Et lorgne la nourrice et son hurlant fardeau.
L'onde peut se tarir dans la vasque, un jet d'eau
Peut s'épuiser... Jamais un tel sein, globe énorme,
Ne manquera de lait, et, pour que l'enfant dorme,
C'est en vain qu'elle chante à mi-voix l'enfant do.
Pour qu'il s'apaise, il faut lui mettre entre les lèvres
Le bout charnu d'où sort un nectar merveilleux ;
Et devant ce régal, ô soldat, tu t'enfièvres !
L'enfant bave et sourit, et toi, silencieux,
Sur ce banc que la Ville a peint en vert-olive,
Avec peine à ton tour tu retiens ta salive.
© Gabriel Volland
in L'amour Vainqueur (1921)
in L'amour Vainqueur (1921)