Partager |

De Barbe et de Jaquette

Clément Marot

 

 

Quand je vois Barbe en habit bien duisant,
Qui l’estomac blanc et poli découvre,
Je la compare à maint rubis luisant,
Fort bien taillé, mis de même en œuvre.
Mais quand je vois Jacquette qui se couvre
Le dur tétin, le corps de bonne prise,
D’un simple gris accoutrement de frise,
Adonc je dis pour la beauté d’icelle,
Ton habit gris est une cendre grise
Couvrant un feu qui toujours étincelle.

 - in Oeuvres poétiques (1538 - Rééd. Garnier-Flammaion - 1973)