Le paysage nu
Où je vivrai longtemps
À de tendres prairies
Où ta chaleur repose
Des sources où tes seins
Font miroiter le jour
Des chemins où ta bouche
Rit à une autre bouche
Des bois où les oiseaux
Entrouvent tes paupières
Sous un ciel réfléchi
Par ton front sans nuages
Mon unique univers
Ma légère accordée
Au rythme de nature
Ta chair nue durera.
Où je vivrai longtemps
À de tendres prairies
Où ta chaleur repose
Des sources où tes seins
Font miroiter le jour
Des chemins où ta bouche
Rit à une autre bouche
Des bois où les oiseaux
Entrouvent tes paupières
Sous un ciel réfléchi
Par ton front sans nuages
Mon unique univers
Ma légère accordée
Au rythme de nature
Ta chair nue durera.
© Paul Eluard
in Lingères légères (1945)
in Lingères légères (1945)