Tête d'Or
André Pieyre Mandiargues
Un vaincu parle :
Toi Tête d'Or qui hantes ma pensée
Depuis que nos gens ont capitulé
J'ai rêvé que tu étais amenée
Par des guerriers brutaux et basanés
Dans le secret de ma chambre fermée
Les poignets derrière les reins liés
Captive et que j'étais moi condamné
À te contempler aux vainqueurs livrée
Comme une qui va être sacrifiée
Ou tout au moins dans sa pudeur blessée
Mais tes yeux bleus brillaient à cette idée
Au pilori je t'ai vue enchaînée
Tes cheveux ont été échevelés
Ta bouche bée a tôt été baisée
Et ta langue ne s'est plus refusée
Une fois que tu as été souffletée
Puis ta blouse toute déboutonnée
Sur les poignets a été repoussée
En proposant ton torse dénudé
Ta ceinture au ras des pieds est tombée
Ta jupe ouverte a été retirée
Ta petite culotte est arrachée
Tu te sens par maintes mains explorée
Tes seins nus sont saisis et soupesés
Ton ventre nu est partout caressé
Tes cuisses nues se trouvent écartées
Dans ton sexe deux doigts ont pénétré
Dans ton anus un autre s'est glissé
Sans rébellion de ta croupe empaumée
Tu as gémi un peu d'être branlée
Ainsi jusqu'à ce qu'on t'ait détachée
Et que sur le lit tu sois allongée
Laissant patiemment ton corps exploité
Ouvert en tous points un seul excepté
Qui est celui de tes yeux refermés
Dans le bonheur enfin d'être violée
Sans aucun mot sans cesse et sans pitié...
Toi Tête d'Or qui hantes ma pensée
Depuis que nos gens ont capitulé
J'ai rêvé que tu étais amenée
Par des guerriers brutaux et basanés
Dans le secret de ma chambre fermée
Les poignets derrière les reins liés
Captive et que j'étais moi condamné
À te contempler aux vainqueurs livrée
Comme une qui va être sacrifiée
Ou tout au moins dans sa pudeur blessée
Mais tes yeux bleus brillaient à cette idée
Au pilori je t'ai vue enchaînée
Tes cheveux ont été échevelés
Ta bouche bée a tôt été baisée
Et ta langue ne s'est plus refusée
Une fois que tu as été souffletée
Puis ta blouse toute déboutonnée
Sur les poignets a été repoussée
En proposant ton torse dénudé
Ta ceinture au ras des pieds est tombée
Ta jupe ouverte a été retirée
Ta petite culotte est arrachée
Tu te sens par maintes mains explorée
Tes seins nus sont saisis et soupesés
Ton ventre nu est partout caressé
Tes cuisses nues se trouvent écartées
Dans ton sexe deux doigts ont pénétré
Dans ton anus un autre s'est glissé
Sans rébellion de ta croupe empaumée
Tu as gémi un peu d'être branlée
Ainsi jusqu'à ce qu'on t'ait détachée
Et que sur le lit tu sois allongée
Laissant patiemment ton corps exploité
Ouvert en tous points un seul excepté
Qui est celui de tes yeux refermés
Dans le bonheur enfin d'être violée
Sans aucun mot sans cesse et sans pitié...
© André Pieyre Mandiargues
8 septembre 1981
in Gris de perle (Ed. posthume, 1993)
8 septembre 1981
in Gris de perle (Ed. posthume, 1993)