Jeannette
Pierre Jean Béranger
Refrain :
Fi des coquettes maniérées !
Fi des bégueules du grand ton !
Je préfère à ces mijaurées
Ma Jeannette, ma Jeanneton.
Jeune, gentille, et bien faite,
Elle est fraîche et rondelette;
Son oeil noir est petillant.
Prudes, vous dites sans cesse
Qu'elle a le sein trop saillant :
C'est pour ma main qui le presse
Un défaut bien attrayant.
[refrain]
Tout son charme est dans la grace;
Jamais rien ne l'embarrasse:
Elle est bonne, et toujours rit.
Elle dit mainte sottise,
À parler jamais n'apprit;
Et cependant, quoi qu'on dise,
Ma Jeannette a de l'esprit.
[refrain]
À table dans une fête,
Cette espiègle me tient tête
Pour les propos libertins.
Elle a la voix juste et pure,
Sait les plus joyeux refrains.
Quand je l'en prie, elle jure ;
Elle boit de tous les vins.
[refrain]
Belle d'amour et de joie,
Jamais d'une riche soie
Son corsage n'est paré.
Sous une toile proprette
Son triomphe est assuré;
Et, sans nuire à sa toilette,
Je la chiffonne à mon gré.
[refrain]
La nuit tout me favorise ;
Point de voile qui me nuise,
Point d'inutiles soupirs.
Des deux mains et de la bouche
Elle attise les désirs,
Et rompit vingt fois sa couche
Dans l'ardeur de nos plaisirs.
[refrain]
Fi des coquettes maniérées !
Fi des bégueules du grand ton !
Je préfère à ces mijaurées
Ma Jeannette, ma Jeanneton.
Jeune, gentille, et bien faite,
Elle est fraîche et rondelette;
Son oeil noir est petillant.
Prudes, vous dites sans cesse
Qu'elle a le sein trop saillant :
C'est pour ma main qui le presse
Un défaut bien attrayant.
[refrain]
Tout son charme est dans la grace;
Jamais rien ne l'embarrasse:
Elle est bonne, et toujours rit.
Elle dit mainte sottise,
À parler jamais n'apprit;
Et cependant, quoi qu'on dise,
Ma Jeannette a de l'esprit.
[refrain]
À table dans une fête,
Cette espiègle me tient tête
Pour les propos libertins.
Elle a la voix juste et pure,
Sait les plus joyeux refrains.
Quand je l'en prie, elle jure ;
Elle boit de tous les vins.
[refrain]
Belle d'amour et de joie,
Jamais d'une riche soie
Son corsage n'est paré.
Sous une toile proprette
Son triomphe est assuré;
Et, sans nuire à sa toilette,
Je la chiffonne à mon gré.
[refrain]
La nuit tout me favorise ;
Point de voile qui me nuise,
Point d'inutiles soupirs.
Des deux mains et de la bouche
Elle attise les désirs,
Et rompit vingt fois sa couche
Dans l'ardeur de nos plaisirs.
[refrain]
in Chansons Galantes (1834 - Rééd. Paul Cotinaud de 1937)