Le grand marcheur
Pierre Jean Béranger
Je suis un marcheur agile ;
J'ai le pied bon, le corps sain.
A la campagne, à la ville,
Jour et nuit je vais grand train.
Leste et gai, j'enfile, j'enfile, j'enfile,
J'enfile droit mon chemin.
Lorsqu'une fille nubile
Devant moi trotte à dessin,
La poursuivre m'est facile...
Je cours, l'attrape, et soudain
Leste et gai, j'enfile, j'enfile, j'enfile,
J'enfile droit mon chemin.
Dans un sentier difficile,
J'avance la canne en main ;
Une pucelle indocile
Voudrait m'écarter en vain ;
Leste et gai, j'enfile, j'enfile, j'enfile,
J'enfile droit mon chemin.
Qu'un buveur, amant débile,
Marche d'un pas incertain,
Moi, pour plaire à ma Lucile,
Quoique souvent pris de vin,
Leste et gai, j'enfile, j'enfile, j'enfile,
J'enfile droit mon chemin.
Mon médecin, homme habile,
M'ordonne l'air du matin ;
Que vingt tendrons à la file
Se trouvent dans mon jardin,
Leste et gai, j'enfile, j'enfile, j'enfile,
J'enfile droit mon chemin.
J'ai le pied bon, le corps sain.
A la campagne, à la ville,
Jour et nuit je vais grand train.
Leste et gai, j'enfile, j'enfile, j'enfile,
J'enfile droit mon chemin.
Lorsqu'une fille nubile
Devant moi trotte à dessin,
La poursuivre m'est facile...
Je cours, l'attrape, et soudain
Leste et gai, j'enfile, j'enfile, j'enfile,
J'enfile droit mon chemin.
Dans un sentier difficile,
J'avance la canne en main ;
Une pucelle indocile
Voudrait m'écarter en vain ;
Leste et gai, j'enfile, j'enfile, j'enfile,
J'enfile droit mon chemin.
Qu'un buveur, amant débile,
Marche d'un pas incertain,
Moi, pour plaire à ma Lucile,
Quoique souvent pris de vin,
Leste et gai, j'enfile, j'enfile, j'enfile,
J'enfile droit mon chemin.
Mon médecin, homme habile,
M'ordonne l'air du matin ;
Que vingt tendrons à la file
Se trouvent dans mon jardin,
Leste et gai, j'enfile, j'enfile, j'enfile,
J'enfile droit mon chemin.
in Chansons Galantes (1834 - Rééd. Paul Cotinaud de 1937)