Ma petite Jeanneton
Me permet bien que je tâte
Son beau col et son menton
Et veut bien que je m'ébatte.
Mais si tôt que je me hate
De ravir le beau bouton
Qui fleurit sur son téton
Et les frisettes jumelles,
Elle me dit en riant :
«Ne touchez pas là, friand,
C'est le joyau des pucelles.»
Toutefois je mets la main
Tant elle m'est frétillarde,
Au fin profond de son sein :
Ell' n'en fait que la mignarde ;
Mais si paillard je hazarde
De glisser ma main plus bas
Pour accomplir les ébats
De nos vives étincelles
Elle me dit en criant :
«Otez votre main, friand,
Vous feriez tort aux pucelles.»
Cité in La poésie érotique - Anthologie de Marcel Béalu (Ed. Seghers, 1974 - p.68)