Petit mouflard, petit con rebondi,
Petit connin plus que levrier hardi,
Plus que le lion au combat courageux,
Agile et prompt en tes follastres jeux,
Plus que le singe ou le jeune chaton,
Connin vêtu de ton poil folastron,
Plus riche que la toison de colcos,
Connin grasset, sans arêtes, sans os,
Friant morceau de naîve bonté,
O joli con bien assis, haut monté,
Loin de danger et bruit de ton voisin,
Qu'on ne prendrait jamais pour ton cousin.
Bien embouché d'un bouton vermeillet,
Ou d'un rubis servant de fermaillet, (1)
Joint et serré, fermé, tant seulement
Que ta façon ou joli mouvement,
Soit le corps droit, assis, gambade, ou joue,
Si tu ne fais quelque amoureuse moue ;
Source d'amour, fontaine de douceur,
Petit ruisseau appaisant toute ardeur :
Mal et langueur : ô lieu solacieux, (2)
Et gracieux, séjour délicieux,
Voluptueux plus que tout autre au monde ;
Petit sentier qui droit mène à la bonde (3)
D'excellent bien, et souverain plaisir,
Heureux sera celui duquel le désir
Contentera, qui prendre te pourra,
Et qui de toi pleinement jouira.
(1) fermoir
(2) reposant
(3) trou pratiqué dans une douve
Note : Ce blason est aussi attribué à T.-S. Gueulette, Guillaume Bochetel, l'abbé de Bernis, ainsi qu'au Conte De Caylus.