Ô ventre rond, ventre joli,
Ventre sur tous le mieux poli,
Ventre plus blanc que n'est l'albâtre,
Ventre en été plus froid que plâtre,
Dont le toucher rend la main froide,
Et je ne sais quoi chaud et roide.
Ventre qui est plein de bonheur,
Ventre où tous membres font honneur,
Ventre qui saitl'homme contraindre
A demander, ou fort se plaindre.
Ventre qui sait bien en tous temps
L'homme attirer où tu prétends,
Et qui si beau te vois vêtu
Peut bien juger que tu es nu.
Donc celui bien heureux serait
Qui ventre nu te tâterait.
Encore plus heureux sera
Qui dessus toi reposera.
Ventre qui a bas la fontaine
Pour recréer nature humaine.
Ventre, nul est qui te le nie
Qu'en toi ne soit le fruit de vie.
Ô ventre habile à recevoir
Cela de quoi peut concevoir !
Ventre qui en donne et prend
Et qui te donne, tu lui rends.
(...)
Extrait - cité in Les Blasons anatomiques du corps féminin (1543).