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Pour un gentilhomme qui gagna une chaude pisse

Mathurin Régnier
Ma foi ! je fus bien de la fête
Quand je fis chez vous ce repas.
Je trouvai la poudre à la tête
Et puis le poivre un peu plus bas.

Vous me montriez un dieu propice
Portant un arc et un brandon.
Appelez-vous la chaude-pisse
Une flèche de Cupidon ?

Mon sexe relève et se hausse,
Bavant d'une étrange façon,
Belle, vous fournîtes la sauce,
Lors que je fournis le poisson.

Las ! si alors j'eus l'arrogance,
De fouiller trop les lieux sacrés,
Qu'on me pardonne mon offense,
Car j'en pleure avec mes péchés.


1609
cité in La poésie érotique (Marcel Béalu, Ed. Seghers, 1974)  - p. 108