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Dans le sucre d'orge rose
des soleils couchants,
au loin
sur le sable des mers
tu me tendras les seins.
Tu me tendras tes seins mouillés
par les écumes mauves,
tes seins d'algues égarées
sur le ventre du temps.
Je fermerai les yeux,
je fermerai les mains.

Je passerai enfin
à travers mon sourire.


Tu me tendras tes seins
mêlés d'eaux vertes
et d'étoiles ;
tu reviendras de loin
parmi l'écume,
tu me tendras tes seins
baisés par dix mille ans
d'amour.
© Claudine Bohi
in Car la vie est cerise, Téléphone à ton arbre (Ed. Chambelland, 1983)