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Lance au bout d'or qui sait et poindre et oindre,
De qui jamais la roideur ne défaut,
Quand en camp clos bras à bras il me faut
Toutes les nuis au doux combat me joindre.

Lance vraiment qui ne fus jamais moindre
À ton dernier qu'à ton premier assaut,
De qui le bout bravement dressé haut
Est toujours prêt de choquer et de poindre.

Sans toi le Monde un Chaos se ferait,
Nature manque inhabile serait
Sans tes combats d'accomplir ses offices :

Donc, si tu es l'instrument de bonheur
Par qui l'on vit, combien à ton honneur
Doit-on de voeux, combien de sacrifices ?
in Livret de Folâtries (1553)