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Lorsque, plein d'ivresse, il s'endormit enfin,
lorsque ses yeux eurent terminé
leur ronde de nuit
cédant à leur tour au repos,

je m'approchais à distance convenable,
comme s'approche un compagnon
qui sait toute la valeur
de ce qu'il s'apprête à saisir,

pour le piquer comme l'on pique
les somnolentes beautés,
pour l'effleurer
comme effleure une haleine.

Ainsi passa la nuit
avec lui toujours endormi,
jusqu'à ce que l'aurore eût entrouvert
ses lèvres d'un sourire.
cité in Les Délices des coeurs (Ahmad Al-Tifachi - Ed. Phébus, 1981), p. 245