Par leur beauté, chacune,
Par les gestes qu’elles ont,
Par l’usage qu’elles font
De leurs belles fortunes !
Par leur chaude amitié
Qui dans l’intimité
Leur permet de s’offrir
Les plus doux des plaisirs !
Par leurs jambes jetées
Et leur ventre fendu,
Qui offrent à volonté
Leurs beaux fruits défendus !
Par leurs seins arrondis,
Entre leurs bras tendus,
Et leurs hanches dodues
Qui n’ont rien d’interdit !
Par tant de volupté
De sensualité,
D’entière soumission,
De réel abandon !
Par les joies qu’elles éprouvent,
Les plaisirs qu’elles y trouvent,
Par l’exemple qu’elles donnent,
Les peurs qu’elles abandonnent,
Les femmes sont sublimes,
Qui savent avec soin
Cultiver leur jardin,
Partager aujourd’hui
Le parfum de leurs fleurs,
Échanger de leurs fruits
L’abondante saveur,
Préparer de leurs mains,
De leur bouche ou des seins,
Le merveilleux chemin
Qui mène à leur écrin,
Pour que finalement,
D’un Mari, d’un Amant,
D’une douce Maîtresse,
Elles puissent avec adresse
Jouir de leurs richesses.
in Les femmes sont sublimes (Ed. Baudelaire, Lyon, 2008)