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Quand la chouette aux yeux jaunes la nuit en plein mois d'août
D'un long cri qui résonne appelle son hibou
Les braves gens du village la mine réjouie
Savent bien que ce ramage, c'est pas l'oiseau de nuit

 

Ils disent : " Tiens c'est la Corinne
Qu'a encore trouvé une pine
La petite noire du garde chasse
C'est un vrai piège à bécasses "
À l'unisson les paroissiens
Disent : " Y a qu'ça qui lui fait du bien "

 

Et quand l'hiver s'en vient sous les premiers flocons
D'un grand coup de surin on saigne le cochon
Est-ce la bête qui agonise de qui proviennent ces cris
Poussés derrière l'église ? Mais les fidèles qui prient

 

Ils disent : " Tiens c'est la Corinne
Qu'a encore trouvé une pine
C'est celle du berger Bobby
Ça lui change de ses brebis "
À l'unisson les paroissiens
Disent : " Y a qu'ça qui lui fait du bien "

 

Elle amena en Afrique son mari Casimir
Qui cru entendre un soir un éléphant barrir
Mais ce long cri sauvage cette féroce clameur
Les guerriers du village la connaissaient par cœur

 

Ils dirent : " Tiens c'est la Corinne
Qu'a encore trouvé une pine
Sûrement celle du grand sorcier
Qui lui agite le couscoussier
À l'unisson les Africains
Dirent : " Y a qu'ça qui lui fait du bien "

 

Dans un transatlantique sur le chemin du retour
Ils croisèrent des baleines poussant des cris d'amour
Mais dans la nuit obscure ces cris de supplicié
Les marins les reconnurent ainsi que le plaisanciers

 

Ils dirent : " Tiens c'est la Corinne
Le capitaine la taquine
A cette heure là en principe
Il lui fait fumer sa pipe "
À l'unisson tous les marins
Dirent : " Y a qu'ça qui lui fait du bien "

 

Sentant la mort prochaine elle dit à son époux
J'veux un cercueil de chêne avec des nœuds partout
Cette innocente prière fut bien sûr exaucée
Depuis lors au cimetière quand on entend glousser

 

On dit : " Tiens c'est la Corinne
Qu'a encore trouvé une pine
Ses amants n'avaient pas tort
Elle peut faire bander un mort "
À l'unisson les paroissiens
Dirent : " Y a qu'ça qui lui fait du bien "

 

Cette vie dissolue l'amena pourtant au ciel
Pour affronter les foudres du bon Père éternel
Reçue par le concierge elle poussa un long cri
En empoignant sa barbe mais les anges ont souri

 

Ils dirent : " Tiens c'est la Corinne
Qu'a encore trouvé une pine
C'est Saint Pierre à tous les coups
Qui essaye son passe-partout "
Et le Bon Dieu a dit : " Nom d'un chien
Faudra que j'essaye ça un matin "
Et le Bon Dieu a dit : " Nom d'un chien
Ça ne peut que me faire du bien "

© Pierre Perret

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Album : Chansons éroticoquines, 1995