elle pose
parce qu’elle se donne
elle souffle
le baume et la poix
le lait et la merde
qui lui sortent du cul
c’est dit par la langue comme trou
trou et turpitude comme oui et malice
oui à la malfaisante beauté
et malice plus pérenne que l’or
elle se donne
c’est la pose
elle pose pour
la peinture
qui est devant moi
ma narine
ma fièvre
qui m’appartient encore
mais
pour combien
de temps ?
quand me retrouverai-je
seul
sans humain sans bête
sans habitant et surtout sans elle qui se donne
quand elle pose
en entier ?
je retiens encore mes mots
ils sont là
qui témoignent
et de son don
et de mon agonie à venir
qui me rendra cette chienne ?
son corps pris à bras le corps
par la peinture cette pute
oui cette pute
et c’est pourquoi je porte
un chapeau mou
et des chaussures en noir et blanc
je me fais jubiler
je me nomme CAUDA JAC’ le MAC
je me discerne
du genre humain
je veux selon mon vouloir
j’ai le salut triomphant
qui fait sortir de moi
des mots aimés
de foutre de don et d’amour
© Jacques Cauda