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Clément Marot

Poète - chroniqueur,  brillant et insolent tant dans le lyrisme que dans la satyre.

Imitant son père qui avait obtenu une place à la cour de Louis XII grâce à son talent de poète, Clément Marot (1496-1544) fait ses débuts avec le recueil de poésie médiévale Le Temple de Cupido (1514) écrit en l'honneur de François Ier qui vient de monter sur le trône. Dès 1518, il entre au service de Marguerite d'Angoulême, la soeur de François Ier, en tant que Valet de chambre.

En 1526 il est emprisonné pour ne pas avoir respecté le jeûne prescrit par l'Eglise durant le Carême, il compose alors une satyre de la justice et de la police, L'Enfer, qui sera publiée plus tard. François Ier le gracie et le prend comme valet de chambre du roi (1527).

Il reprend une brillante carrière de poète courtisan, publie en 1532 L'Adolescence clémentine et une Suite deux ans plus tard. Les 2 livres connaissent un immense succès (sept éditions successives de 1533 à 1535) et font de son auteur l'un des plus célèbres poètes de son temps.

En 1533 il réedite son sulfureux maître en poésie : François Villon. Puis en 1542, il récidive dans la provocation en publiant L’Enfer. L'oeuvre provoque la colère des autorités judiciaires et religieuses de la Sorbonne. L'année suivante il traduit en français Les Psaumes, ce qui, au regard d'une Église qui entend garder toute autorité sur les textes sacrés, constitue une hérésie. Il est obligé de s’exiler en Suisse, mais, là encore, manifestant trop de liberté, il est contraint de gagner l’Italie où il meurt.

Écarté par La Pléiade, Marot sera ressuscité au siècle suivant par Vincent Voiture, et plus tard par La Fontaine. Des écrivains comme Régnier, Boileau et La Bruyère l'évoquent en termes élogieux, puis Voltaire et Rousseau au XVIIIè.

On ne sait pas grand-chose de sa vie sentimentale: marié, il eut deux enfants. Il parle dans plusieurs poèmes d'une « Bella Rubella », qui pourrait être Louise Labée que Baïf avait surnommé « La Belle Rebelle ».

Outre le sonnet, qu'il a contribué à imposer, Marot est l'inventeur d'un jeu littéraire : le blason. Blasonner, initialement, consiste à détailler et expliquer les armoiries d'un écu. Ici, les poètes rivalisent en chantant telle ou telle partie du corps féminin... On pourra lire à ce propos Les Blasons anatomiques du corps féminin (1536).
 

Ses textes

Au frère André Cordelier
Baiser souvent...
D'un moine et d'une vieille
D'un écolier et d'une fillette
D'une qui contentait ses servants...
D'une épousée farouche
De Barbe et de Jaquette
De Frère Thibault
De Madame Ysabeau de Navarre
De Messire Jan confessant Janne la simple
De celui qui ne pense qu'en sa mie
Des cinq points en amour
Du jour des Innocents
Le beau tétin
Le lendemain des noces
Un jour Robin vint Margot empoigner...
Un jour d'hiver...
Une envie dedans les mains