Partager |
wegener04

 

Vers le divan profond où le désir me cloue,
Penche ton frais visage et l'or de tes cheveux ;
Penche ta lèvre en fleur, que de tendres aveux
Parent en cet instant d'une adorable moue ;

Comme le mien déjà, que ton index se joue
A ce bouton de rosé où tendent tous nos vœux ;
Allons-y bien d'accord, mignonne, car je veux
Que le divin plaisir ensemble nous secoue.

Mais que fais-tu, chérie ? Ah ! quel heureux dessein !
Lèche... ah, oui !... lèche encor la fraise de mon sein...
Lèche!... Comme ta langue est lascive et savante)

Suce-la... c'est si doux !... comme on suce un bonbon...
Mais quoi ? Tu meurs déjà ? Tu me laisses vivante ?
Attends-moi ! Là ! Je fonds... je meurs! Ah! que c'est bon !

© Louis Perceau
in Douze sonnets lascifs pour accompagner la suite d'aquarelles de Madame Gerda Wegener intitulée Les Délassements d'Eros
(Ed. Erotopolis -1925 , à l'enseigne du Faune)