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A toi, Déesse, qui as soin
De nous secourir au besoin,
Mère des Amours ensucrée,
Douce et riante Citerre :
Si ce gros Priape charnu
Je puis voir une fois tout nu,
Roide, sonder jusqu'au centre
Le profond de mon large ventre,
Et, d'une abondante liqueur,
M'arroser le flanc et le cœur,
Tandis qu'une froide impuissance
Retient mon Vulcan en silence,
J'ornerai de beaux myrtes verts
Ton autel, à jours tous divers,
Et là, te faisant humble hommage,
Aux pieds de ta si belle image
Je t'apprendrai, fort humblement,
Le portrait de cet instrument,
Pour servir d'honneur et d'exemple
Aux sacrifices de ton Temple.

cité in La poésie érotique (Marcel Béalu, Ed. Seghers, 1974 - p. 97)