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Quand Polidor fringua (1) la dame putassière,
De qui le nom fameux s’appelle Sarbisi (2)
Pour montrer qu'à bon droit elle l'avait choisi,
Il lui fit quatre coups, où il n'arrêta guère.
 
Elle, pour reconnaître oeuvre si singulière,
Sachant combien mérite un vit bien cramoisi,
Qui n'est point vermoulu, ni par le temps moisi,
Lui donna le laurier, la couronne guerrière.
 
Le mari qui survint, voyant ce beau lancier
Qui portait au chapeau des feuilles de laurier,
Demande s'il était devenu quelque poète.
 
Polidor répondit, las je n'y entends rien.
Mais la femme repart, s'en tenant satisfaite,
Si est, car il a fait tantôt un beau quatrain.
 
  
(1) fringuer ou fringasser une femme : la baiser
(2) référence à la Vicontesse d'Auchy - On sait par là que Pierre Berthelot vise (via Polidor) François De Malherbe qui était épris de celle-ci.
in Le Parnasse des poètes satyriques (établi par G. Bourgueil, Ed. Passage du nord/ouest, 2002,  p.155)