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Antoine Bertin

Antoine Bertin est né à l'île Bourbon (aujourd'hui l'île de la Réunion) où son père a été gouverneur. Il est emmené en France à l'âge de neuf ans. Il y fait de brillantes études et entre dans la carrière des armes où il est successivement lieutenant puis capitaine de cavalerie avant de devenir en 1777 écuyer du comte d'Artois.

Familier de la cour de Louis XVI et de la reine Marie-Antoinette, il fonde, avec son compatriote et ami poète libertin Évariste de Parny, la Société de la Caserne qui mêlait plaisirs de la vie et ceux de la poésie. Dès 1772, il collabore à l'Almanach des Muses. Ses premiers poèmes connaissent du succès.

Encore adolescent, il s'éprend d'une belle parisienne : Marie Catherine Sentuary, fille aînée d'une riche famille et dont la soeur Michelle fut la muse d'un autre poète : André Chénier. Leur liaison dure sept ans mais Marie Catherine finit par épouser un riche armateur, Jean Louis Testart. Bertin se console en entretenant une liaison avec une jeune créole, Hélène De Lestang, surnommée Catilie, qu'il n'épousera qu'à l'âge de 38 ans sur son lit de mort à Saint-Domingue, après une traversée éprouvante où il tombe gravement malade.

En 1780, Bertin a publié son recueil Les amours qui, selon ses propres termes, décrit en élégies "l'histoire fidèle de mon cœur et de ma vie". Ce sont des vers plein de grâce, de sentiments et de sensualité qui chantent l'amour, ses victoires, ses trahisons, ses jalousies, ses consolations... dans un style académique. Marie Catherine Sentuary y est décrite sous le nom d'Eucharis, elle occupe les deux premiers livres du recueil. Le troisième livre est dédié à Catilie, la seconde amante et la muse qui inspire au poète ses sujets les plus nobles.

On lui doit aussi d'autres recueils comme Voyage de Bourgogne (1777). Ses Œuvres complètes ont été réunies à Paris en 1802 et en 1824. Le destin et l'oeuvre de Bertin reflètent la vie d'une aristocratie à la recherche du plaisir et vivant la perte d'une conscience morale à l'aube d'un avenir révolutionnaire.

 

"C'est quand l'amour sourit qu'il est à redouter.
N'importe ! saisissons ses faveurs passagères ;
Hâtons-nous de jouir ; caressons nos bergères ;
Livrons-nous à leur foi, mais sans trop y compter."

 (in Les Amours, 1780)


Ses textes

Je vous revois...
La Veillée
Songes-y...